Article original en français
José Maria Vasconcelos Junior
Mika Peliganga
Notre
article sur le travail des enfants dans les mines informelles du Congo, plus
précisément dans les mines illégales du Kasaï, une des province de Congo, vient
dénoncer la pratique illégale et inhumaine qui consiste à employer des enfants
pour travailler dans les mines. Cette exploitation s’inscrit dans le champ des
missions que s’est fixée l’Organisation Internationale de la Francophonie (OIF)
qui oeuvre à promouvoir la paix, la démocratie et les droits de l’Homme à
travers le monde.
La province du Kasaï, des mines informelles où travaillent de plus en plus d’enfants
Des données précises sur la situation des enfants sont essentielles pour espérer pouvoir porter assistance aux enfants victimes des abus et de l’exploitation, afin de mieux cadrer les débats sur les mesures à prendre. Dans cette optique, et avant cela, dans le but de sensibiliser l’opinion sur la condition des enfants-mineurs dans le Kasaï, nous espérons que cet article servira de point de départ à des études plus systématiques. Cette enquête soulève en effet le problème du travail des enfants dans les mines, ses causes et étudie ses répercussions sur l’avenir des enfants, afin de proposer quelques mesures préventives au service du développement.
Le travail des enfants dans les mines présente
des conséquences durables sur leur vie, tant du point de vue de leur santé physique
et mentale, que d’un point de vue moral. Au quotidien, dans ces mines
informelles, les règles de sécurité ne sont pas respectées. Ces très jeunes travailleurs sont en effet exposés, jour
après jour, sans aucune protection et dans une obscurité quasi-totale, aux
risques induits par la poussière et le manque d’oxygène. Au-delà des maladies
respiratoires, handicapantes, voire mortelles, les enfants sont aussi exposés
aux risquent d’éboulements (fréquents) qui provoquent, au mieux, des blessures
invalidantes.
Ainsi, au cours des dernières années, de
nombreux petits mineurs congolais ont ainsi trouvé la mort dans des
conditions qui n’ont rien à envier à celles des tout jeunes ouvriers des pays
industrialisés, au XIXe siècle. Comme dans la France de cette
époque, les autorités congolaises demeurent aujourd’hui réticentes, ou
incapables, à faire voter puis respecter les lois protégeant les enfants au
travail. L’environnement économique
dégradé du pays en général, et de la province du Kasaï en particulier, explique
entre autres la montée en flèche de l’économie informelle au détriment de
l’économie formelle et une certaine forme de « démission » de l’Etat.
L'informalité des activités minières et le non respect de l’âge minimum au Congo
Beaucoup de problèmes liés au travail des enfants s’expliquent, on le comprend, par la nature informelle des activités minières. Plus l’exploitation est isolée et informelle, plus elle échappe à tout contrôle. Les exploitants miniers ne se soumettent ainsi à aucune réglementation du point de vue technique, social ou sécuritaire. Les enfants sont piégés par cet environnement, dans lequel aucune institution ne peut les aider et protéger leurs droits.
Un élément non négligeable qui explique le travail des enfants dans les mines est l’absence de moyens adéquats pour implémenter la politique de l’Etat en matière de lutte contre le travail des enfants en général, et dans les mines en particulier. Ainsi, l’Etat regarde impuissamment comment les enfants sont exploités et leur avenir gâché. La question de l’âge légal minimum pour le travail des enfants reste entourée d’un mur d’indifférence. Dans les cas d’infractions, il est rare que des sanctions soient prises contre les personnes qui emploient, exploitent ou acceptent que leurs enfants travaillent dans des conditions dangereuses.
Le manque d'éducation des enfants qui travaillent dans les mines du Congo
Les enfants et leurs parents ignorent les risques du travail dans les mines, ce qui est une des raisons de la présence de nombreux enfants dans les mines. Une étape importante pour supprimer le travail des enfants dans les mines sera donc franchie lorsque les parents prendront conscience que leurs enfants exécutent un véritable travail et courent des risques graves comme la malnutrition ou pire, la mort. Le manque d'emploi dans la région est une cause importante du travail des enfants : de nombreuses familles n’ont pas l’habitude et la culture d’envoyer les enfants à l’école. Au lieu de les envoyer à l’école, une grande partie des familles acceptent que leurs enfants aillent passer leur temps dans les mines. Comme les frais de scolarité augmentent sans cesse et que la population n'a pas d'argent pour payer ces frais, la plupart de ces familles en milieu rural fait le sacrifice de l’éducation des enfants. Et, même si les familles pouvaient trouver des ressources pour les envoyer à l’école, elles ne considèreraient pas la scolarité d’un enfant comme une priorité et ne verraient que le profit immédiat.
Une main d’œuvre utile et pas chère
Le besoin des exploitants miniers sans scrupules d’avoir une main d’œuvre bon marché est, bien sûr, une autre raison qui explique la présence et le travail des enfants sur les sites miniers du Congo. Les enfants sont bons à tout. Étant donné leur taille, ils se glissent facilement dans les galeries et ils se hissent dans tous les autres endroits où les adultes sont incapables d’aller. Ils sont utiles pour le travail souterrain dans l’approvisionnement en outillages, en lampes de rechange, en matériaux divers et nourriture aux mineurs sur le site.
Témoignages sur la réalité du travail dans les mines au Congo
JOHN
John est originaire du territoire de Masisi. De sexe masculin, John est âgé
de 7 ans. Le jeune garçon vit avec ses parents biologiques dans une hutte faite
en caoutchouc. Les conflits récurrents dans le territoire de Masisi sont la
principale raison de leur venue sur le site de Bisie. John est occupé par la
vente des petits matériels nécessaires au travail des mineurs. Il fait des
tours dans les différents puits à la quête d’acheteurs de sa marchandise. John
contribue ainsi, un tant soit peu, à la survie de sa famille. Les parents de
cet enfant sont conscients de leur responsabilité : ils voudraient bien quitter
le site pour aller s’installer au chef-lieu du territoire de Walikale, vu que
la situation sécuritaire dans le Masisi reste précaire. Cependant, ils ne
savent pas quelle activité rentable ils pourraient exercer hors de Bisie ou
avec quels moyens ils pourraient faire étudier John. Selon eux, mieux vaut
rester sur le site où, bon an mal an, ils trouvent à manger. Ainsi, c’est
l’avenir de leur enfant qui est sacrifié.
PAUL
Paul est originaire de Kisangani, en Province orientale. De sexe masculin, Paul est âgé de 16 ans. Il est venu trouver son grand frère à Bisie, il y a 4 ans. Paul était employé à des travaux d’évacuation d'eau du puits de son grand frère. Avec la suspension des activités minières, il joue le rôle de gardien des minerais de son grand frère, en attendant la reprise des activités minières. Les conditions dans lesquelles vit Paul ne sont pas différentes de celles des autres enfants sur le site, car la crise affecte toutes les familles vivant sur le site. Il voudrait bien reprendre ses études qu’il dit d’avoir interrompues au niveau de la 2ème année secondaire à Kisangani.
j ai bien aimer votre article car mon paire est patron d une entreprise qui fournit du cobalt pour des grandes entreprises comme apple ou samsung est je suis tres triste pour savoir c est choses que je ne savais pas merci beacoup...
RépondreSupprimertres bon travail j ai bien aime cet article comment puis je vous contactez ? pour faire des future colaboration.
RépondreSupprimerJ ai bien lu votre article il y en a quelque faute mais ça reste comme meme um bon travail
RépondreSupprimerMerci Jose Maria et Mika pour un exelent article , car il y a tout ce que j ai besoin pour faire mon travail merci
RépondreSupprimerpas mal - Mmd bitz
RépondreSupprimerJosé et Mika, je souligne la qualité de ce travail étayé et recherché. Merci. Je me tourne et je regarde mes enfants et je leur rappelle leur chance ! Je me tourne à nouveau et vous regarde tous et je ne peux m'empêcher de vouloir vous rappeler la vôtre.(Dominique JUPITER V.)
RépondreSupprimerVotre article est très intéressant même s'il n'en demeure pas moins dramatique. Les droits des enfants sont, selon les pays, définis très singulièrement....
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